mercredi 18 février 2009

Jésus et moi

Ce matin, je me dirigeais innocemment vers la boulangerie lorsque je me fais aborder par deux femmes d’âge mûr à l’air suspect. « Vous avez deux minutes ? », me demandent-elles en brandissant un livre qui portait le titre « le chemin de la vie » et la représentation d’un personnage religieux non identifié. Mouvement de recul, cri d’effroi : « Vade retro Satanas ! Jésus et moi, on n’a jamais fait bon ménage. » Avec leur look mormon, ont-elles vraiment vu en moi une candidate potentielle pour leur secte ? Car même au saut du lit, il faut penser glam et je m’imagine difficilement en tailleur de laine informe vestige des années 50, perruquée et coiffée d’un chapeau type Queen Mum.

Ces mormons doivent vraiment faire des efforts en matière de relations publiques et trouver des porte-paroles plus charismatiques. Dois-je y voir un possible débouché professionnel? Ils devraient prendre exemple sur les Mamas blacks évangélistes si sympathiques qui semblent toujours sur le point d’entamer un air de gospel et dont la bonne humeur est tellement contagieuse. O Happy Day ! Mais là aussi méfiance et gare à ne pas tomber dans un dangereux piège. En effet, parmi les préceptes de l’Eglise Evangéliste, on trouve notamment l’interdiction de danser et surtout de boire de l’alcool. C’est tout simplement inimaginable. A ce sujet, je me souviens de cette suissesse au bord du désespoir vivant à Saint Domingue, où l'évangélisme fait rage. Elle était venue rejoindre le dominicain de son cœur, autrefois gogo danseur, fêtard et sexy, mais ayant rencontré Dieu depuis peu, il avait abandonné ces pratiques subversives pour rester à la maison à ne rien faire et s’empâter, aux frais de la princesse. La suissesse n’a jamais appris à danser le merengue et, de guerre lasse, est rentrée chez elle.

En plus de la flambée des nationalismes, la crise va-t-elle favoriser le retour des superstitions et encourager les hommes à se tourner vers Dieu ? L’Eglise Pilar, emblème gigantesque et monstrueux des super pouvoirs de l’Eglise en Espagne, me nargue de loin. Jusqu’ici tout va bien. Un durcissement de la chasse aux Chucky Hector sans papiers mise à part, le pays, bien que particulièrement touché, affiche une certaine tranquillité, voire une passive acceptation des choses. Ici, point de défilés quotidiens des différentes corporations ou de guérillas urbaines façon Guadeloupe qui se prend pour son voisin haïtien. Jusqu’ici tout va bien mais que va-t-il se passer quand la cerveza et le vino tinto s’arrêteront de couler. Il y aura des émeutes spontanées de la SOIF et ce sera terrible. Où pourrons-nous alors nous réfugier pour échapper à cette situation insoutenable ?

Les mormones à chapeau Mamie Pudding rodent autour mon immeuble et s’apprêtent à essayer quelques sonnettes. Je leur lance un regard hostile et menaçant, destiné à les faire déguerpir au plus vite. Courage fuyons !

3 commentaires:

  1. Non, refaire la com des Mormons et autres affolés de bénitiers n'est pas une bonne idée de débouché professionnel. définitivement non

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  2. D'accord avec Momo, pas glop la com des mormons.
    Par contre il faudra songer à éditer tes éditos quand yen aur mucho...

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  3. Te felicito Valerie por tu blog, muy buenas tus apreciaciones,y en verdad es un arte sobrevir en tiempos de crisis.....que solo lo logran personas, con ideas como estas.
    Mayra

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