jeudi 7 mai 2009

Le miracle de la vie














Au départ ce papier devait porter le titre « Le péril jeune » et dénoncer les risques engendrés par le taux de fécondité exponentiel en France. En effet, au bout de 3 jours dans notre beau pays, je souffrais déjà d’agoraphobie, cernée de toutes parts par des régiments de poussettes et des défilés de ventres ronds. C’est la crise mais la France pond. Mes compatriotes sont-elles dopées aux hormones ? L’Espagne qui clame pourtant sa « catholic pride » est battue par KO. Nous avons passé la barre des 2 enfants par femme alors que nos voisins espagnols atteignent à peine le résultat passable de 1,3. On est des championnes, on est des championnes…

Oui mais voilà, une chose survenue hier m’a fait voir le problème d’un œil nouveau et a éveillé en moi un soupçon d’instinct maternel. Emile, 3, 5kg, 50cm est arrivé ! N’échappant pas à la tendance nationale, Cécile, mon amie de toujours, s’est elle aussi reproduite. Témoin privilégiée de l’événement, je me suis surprise à être submergée d’émotion et même verser quelques petites larmes. Bienvenido pequeñito Emilio dans notre monde cruel et impitoyable !

Cet enfant démarre tout de même dans la vie avec des atouts de taille. Il a manifesté son envie de sortir en plein apéro et a eu, comme spectatrices de son entrée en scène, deux bonnes fées de premier choix : David et moi. Cécile a ainsi bénéficié de notre expertise en matière d’enfant dans ce moment crucial. Dès le début de l’alerte, nous avons échangé un long regard interrogatif tout en nous félicitant de ne pas avoir à gérer la situation en solo. Puis, pendant que Cécile se tordait de douleur avec l’accélération des contractions, je lui disais de souffler fort comme je l’avais vu faire dans de nombreux films, tandis que David se jetait sur le repas laissé à l’abandon pour prendre des forces. Tout est ensuite allé très vite et nous nous sommes révélés excellents dans l’improvisation et la poésie de l’instant : taxi-service jusqu’à la clinique, animation de la salle d’attente en reprenant en chœur les morceaux de la Nouvelle Star qui passait sur le minuscule écran télé, évaluation du potentiel sexuel du personnel hospitalier (ce mythe du Docteur Clooney, quelle arnaque !), coaching et gestion du stress du futur Papa…

J’avais suivi de loin la préparation des hostilités. Cécile, bien que savourant pleinement cette étape déterminante de sa vie, me confiait sa méfiance vis-à-vis de certaines pratiques et l’envers du décor de la vie de futurs parents. Comme dans beaucoup de domaines, la mode est au bio et de nombreux adeptes vantent les mérites de l’accouchement à l’ancienne, chez soi, sur la table de la cuisine ou à même le sol, pour tout ressentir pleinement et ne pas être contaminés par les appareils obstétriques. Amis masochistes, libres à vous de tourner le dos à la modernité mais souffrez en silence. Mon amie n’a pas échappé non plus aux rites de passage incontournables et vécu des moments presque surréalistes comme cette séance de piscine pour futures mamans où la monitrice en transe imitait le chant du dauphin. C’est aussi le règne du chacun pour soi, notamment pour obtenir une place en crèche. Tous les coups sont permis, même les bakchichs, et que le meilleur gagne !

Mi querida gordita te voilà prête (ou pas tout à fait ?) pour le grand rôle de ta vie. Attention aux pièges dont nous avons déjà parlé et notamment de ne pas tomber dans le culte de l’enfant roi ! Je promets en échange de porter une oreille attentive aux questions hautement complexes et délicates de la gestion des couches culottes. Profite de l'âge de l'innocence car plus tard quand il sera grand et qu’il sortira avec ses pots, tu trembleras d’angoisse en repensant à ta propre adolescence dont nous avons partagé quelques glorieux épisodes. Mais laissons donc tous ces cadavres bien enfouis au fond du placard. Je ne dirai rien même sous la torture !

2 commentaires:

  1. bon apparement j ai pas mis le message au bonne endroit arffff c est plus simple de faire un bebe que d utiliser un ordinateur on dirait ;))

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  2. quel plaisir de te lire...

    je vois que le dada reste lui meme devant l adversité.... il mange...

    a bientot et gros bisous

    stephanie

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